Malheureusement, cette activité est en souffrance pour diverses raisons : Insuffisance de notre production agricole à cause d’un manque d’appui efficace à nos paysans malgré tous les efforts de l’État. Force est de reconnaitre que l’État du Sénégal consent chaque année de moyens considérables pour soutenir le monde paysan pour lui permettre de disposer de semences de qualité et d’engrais pour booster les rendements. Malheureusement, tous ces efforts n’ont pas eu les résultats escomptés à cause d’opérateurs véreux qui profitent d’un système perfectible.
Notre activité souffre aussi d’une forte concurrence chinoise qui bénéficie d’avantages de la part de leur État qui leur permet de disposer de moyens financiers conséquents et de la distorsion du protocole qui leur lie à l’État du Sénégal qui favorise l’exportation de graines au lieu des produits finis.
Mais notre plus grande souffrance est liée à l’absence de soutien de la part de notre État qui consent beaucoup de moyens pour une production agricole abondante et ne fait rien pour la transformation, surtout artisanale. Pourtant, le soutien pour la mise aux normes et au soutien des unités artisanales de transformation d’huile d’arachide est bien inscrit dans le Pse en son article 300.
Les conséquences de toutes ces souffrances ne se limitent pas seulement à la paralysie de notre activité, mais atteignent toute la population qui se plaint de la hausse des denrées de première nécessité, dont l’huile. L’exportation de nos graines d’arachide vers la Chine et l’arrêt de l’activité de trituration a accru notre dépendance au marché mondial des oléagineux qui subit les contrecoups de la pandémie de Covid-19 aggravée par la guerre en Ukraine.
Sur le marché national, on note une flambée des prix de l’huile et une pénurie de l’aliment de bétail.
Les solutions :
Pour apporter des solutions qui permettront aux unités de Touba d’être en activité et soulager la population, l’État doit intervenir en obligeant la Sonacos à libérer les graines collectées durant la campagne 2021-2022. La Sonacos doit céder les graines à un prix abordable, pour permettre aux unités du Rasiaat de travailler et aux consommateurs sénégalais d’avoir une huile de qualité à un prix abordable.
Aujourd’hui, la Sonacos dispose d’un stock de plus de 100 000 t de graines d’arachide d’une valeur minimum de 30 milliards F Cfa que son outil industriel ne lui permet pas de transformer. Au lieu de revendre les graines aux négociants chinois ou leurs intermédiaires ou au pire des cas les laisser pourrir, nous interpellons le président Macky Sall pour mettre fin à cette situation qui n’est pas conforme à ses souhaits pour une diminution du coût de la vie”, conclut Ousmane Diakhaté.