2024, rendez-vous démocratique le plus important de notre histoire politique !

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FATICK, SENEGAL - FEBRUARY 24: President Macky Sall shows his finger covered with electoral ink after casting his vote at a polling station on February 24, 2019 in Fatick, Senegal. 6.7 million voters are expected to cast their vote in the West African country for a second term of President Macky Sall or a second round which would open possibilities to the other candidates. (Photo by Xaume Olleros/Getty Images)

Pour une première fois au Sénégal, un président sortant organisera une élection présidentielle (en 2024) sans pour autant se représenter pour un autre mandat. Ainsi donc, longtemps accusé d’être obnubilé par le second mandat, désormais acquis, le président Macky Sall a une chance extraordinaire de faire avancer le pays sur bien des aspects pour ce quinquennat. Une belle opportunité lui est offerte pour concrétiser ses slogans dont notamment, «la patrie avant le parti», «la gouvernance sobre et vertueuse», «un dialogue sincère et inclusif», etc.

Le souci de faire un seul mandat à la tête du pays est derrière nous. Ou du moins, l’objectif premier qui avait été attribué au chef de l’Etat, Macky Sall, notamment celui de tout faire pour obtenir un second mandat est dépassé. Sa réélection est confirmée par le Conseil constitutionnel qui le déclare victorieux de la présidentielle, dès le premier tour, avec un taux de 58,26%.

Ainsi donc, conformément à la Constitution sénégalaise en vigueur, le président sortant, qui en est à son deuxième et dernier mandat organisera la présidentielle de 2024, sans pour autant se représenter. Une première dans le pays. Ce qui permettra au président sortant, qui ne doit normalement plus être dans des «calculs politiques», comme lui reprochent ses adversaires politiques, d’avoir les coudées franches.

En effet, pour ce quinquennat, le chef de l’Etat, qui était à la «quête» d’un second mandat, semble disposer maintenant de plus de marges de manœuvre pour mener ce «dialogue ouvert et constructif», «sans exclusive», auquel il a fait allusion le mardi 5 mars dernier, tout juste après la confirmation de sa victoire par le Conseil constitutionnel. Cela, dans la mesure où, lors des précédents dialogues, ses adversaires politiques lui avaient accusé d’être dans des «logiques électoralistes» ou encore qu’il veut les utiliser comme des «faire-valoir» pour faire passer des décisions déjà prises.

Dans cette même dynamique, certaines politiques tant soit peu mis dans les tiroirs, lors de son septennat, doivent pouvoir être mises en œuvre. Parmi celles-ci, l’un des engagements forts du président Macky Sall reste sans conteste «la gouvernance sobre et vertueuse». Pour y arriver, il avait institué l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), destiné à la gestion de son régime, tout en réactivant la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) contre les anciens dignitaires du régime de Me Wade. Mais à ce niveau, il convient de noter que ledit office semble prendre du plomb dans l’aile, depuis le remplacement de Nafy Ngom Keita par Seynabou Ndiaye Diakhaté.

Seuls des rapports d’activités ont été produits par la nouvelle présidente. Encore que les personnes épinglées par les précédents rapports de Nafy Ngom Keita vaquent tranquillement à leurs occupations. Ce quinquennat devait normalement lui permettre de lever le «coude» posé sur certains dossiers.

L’avantage de ne pas être à la recherche d’un autre mandat doit permettre au président Macky Sall de beaucoup plus mettre en œuvre son autre slogan : «la patrie avant le parti». Certes, ses affidés peuvent crier urbi orbi que ledit slogan avait été respecté durant le septennat. Mais, il convient tout de même de rappeler que des ministres et autres Directeurs de sociétés nationales ont été débarqués de leur fauteuil pour avoir perdu des élections dans leur localité.

Il reste aussi évident que des rencontres politiques du parti au pouvoir, tout comme celles de la coalition présidentielle Bby, se tenaient parfois au palais. Il lui parait facile, à présent, de s’appliquer la Charte des assises, tout comme la Commission nationale de réforme des Institutions (Cnri), notamment sur le président de la République et aussi chef de parti, deux statuts jugés incompatibles. En tout état de cause, le président Macky Sall dispose, contrairement à son premier mandat, d’un «boulevard» devant lui permettre de dérouler, sans anicroches, ses politiques publiques et réformes.

Sudonline

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