Les manifestations et arrestations ont démarré le lendemain de la convocation d’Ousmane Sonko pour une affaire de viol et menaces de mort, alors que le leader du parti Pastef jouissait d’une immunité parlementaire. Finalement, il ne sera pas cueilli. Le 03 mars, il est arrêté et placé en garde à vue. Les rues de la capitale s’embrasent. C’est parti pour cinq jours d’émeutes mortelles.
Des manifestations que les autorités cherchent à expliquer par la pandémie du Covid-19 et les restrictions contraignantes. Mais force est de constater qu’une chose est sûr, l’Affaire, Ousmane Sonko-Adji Sarr est l’effet déclencheur des violences. Des jours qui ont vu des commerces pillés, des domiciles incendiés, des signaux coupés… N’eut été l’intervention des chefs religieux, le Sénégal pourrait sombrer dans un chaos indescriptible.
Tout de même, avec un de recul, ce dossier qui polarise toutes les attentions est lu à travers différents prismes. Des sujets dangereux ont parasité cette affaire. L’ethnicisme, la régionalisation, le mysticisme, la diffamation et la manipulation parsèment les arguments et actes. Au demeurant, on parle beaucoup et comprend peu. Les plus zélés se perdent dans des contradictions et déclarations grotesques.
La particularité de l’affaire n’est pas simple et rejette toute lecture simpliste. C’est dans ce dossier qu’on a vu un juge se dessaisir de l’affaire pour des raisons peu convaincantes et qui ont suscité une vague de polémiques. Mamadou Seck, le juge du huitième cabinet s’en est lavé les mains et file la patate chaude au Doyen des juges, Samba Sall. Ce dernier n’a pas pu terminer les auditions à cause d’une maladie qui l’emportera quelques jours plus tard. Une disparition enrobée de polémiques. Ceux ancrés dans les croyances Ceddo évoquent des raisons mystiques. Les plus religieux se montrent fatalistes et convoquent le décret divin.
Le Capitaine de la gendarmerie, Oumar Touré, pièce déterminante de l’enquête, met dans la place publique les contours de l’enquête et se fait arrêter. Un fait inédit, d’aucuns pensent qu’il a été atteint mystiquement ou il veut être quitte avec sa conscience en dénonçant des irrégularités troublantes. Hier, le ministre des forces armées a fait savoir en suspens que le procès se tiendra. La question qu’on se pose est de savoir avec quel juge? après le désistement et le décès d’un juge des leurs, la suite de cette affaire s’annonce inquiétante…
