coronavirus, les Etats négligent les inégalités et les violations des droits de l’homme (Amnesty International)

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Fin du couvre-feu à Dakar et Thiès

Lutter contre les inégalités et les violations des droits de l’homme n’est pas une priorité pour les Etats, dans le contexte de pandémie de coronavirus, a déclaré la directrice régionale pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique du Centre à Amnesty International, Samira Daoud.

‘’Nous estimons qu’avec la pandémie de coronavirus, les Etats n’ont plus de temps à perdre pour combattre les inégalités et les violations des droits humains qui rendent les soins médicaux inaccessibles à une grande partie de la population’’, a dit Mme Daoud dans un entretien avec l’APS.

‘’Il est vrai que les gouvernements ont la possibilité de limiter certains droits humains (comme la liberté de mouvement ou de réunion) pour garantir la protection d’autres droits fondamentaux, parmi lesquels le droit au meilleur état de santé susceptible d’être atteint ou droit à la santé’’, a-t-elle reconnu à l’occasion de la publication du rapport 2019 d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.

Mais Samira Daoud soutient que ‘’ces restrictions ne sont permises, selon le droit international, que si elles sont établies en conformité avec la loi et encadrées par les principes de nécessité et de proportionnalité’’.

‘’Elles doivent notamment être limitées dans le temps pour éviter toute dérive arbitraire et répondre efficacement à leurs objectifs’’, a poursuivi Mme Daoud.

Pour Amnesty International, a-t-elle souligné, le droit à la santé implique ‘’bien évidemment la disponibilité en quantité suffisante des installations, des biens et des services sanitaires’’.

‘’Si les situations sont disparates d’un pays à l’autre dans la région, nul doute que des plans d’urgence doivent être adoptés pour permettre la meilleure prise en charge possible des personnes atteintes du coronavirus’’, a recommandé Samira Daoud.

Elle estime que les infrastructures doivent non seulement exister, mais être accessibles aussi pour tout le monde.

‘’A cet égard, il est essentiel que les Etats prennent en compte, dans leurs mesures de protection, les personnes qui peuvent être éloignées des centres de santé, celles qui vivent dans les zones rurales ou dans des zones de conflit ou de crise, où les services de l’Etat sont absents ou quasi-absents’’, a conseillé Samira Daoud.

La réponse des Etats à la pandémie, qui affecte presque le monde entier, ne doit comporter aucune ‘’discrimination’’, à son avis.

Concernant le respect des droits de l’homme dans les pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Amnesty International ne donne ‘’généralement pas des points positifs ou négatifs, mais un aperçu général qui permet de faire ressortir les tendances pays par pays’’, a précisé sa directrice régionale pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique du Centre.

‘’Dans notre rapport que nous publions ce 8 avril, nous proposons une rétrospective pour l’année 2019 sur la situation des droits humains’’, a-t-elle ajouté.

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