Cote d’ivoire:voici le récit d’un ancien officier de l’armée française présent sur les lieux de l’attaque terroriste à grand bassam

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Le prince Charles-Philippe d’Orléans, ancien officier de l’armée de Terre invité au gala de la Fondation « Children Of Africa » de la première dame Dominique Ouattara a été témoin de l’attaque terroriste de Grand  Bassam  ce dimanche.

Il s’est confié à un média occidental pour témoigner de ce qu’il a vu pendant le carnage revendiqué par AQMI au Maghreb.

« Il était 12h30 ce dimanche, nous venions d’arriver d’Abidjan avec trois amis, à la Madrague, un endroit charmant tenu par des Français où l’on sert un délicieux poulet braisé en bord de plage, tout au début du long alignement des hôtels. Il faisait un temps de rêve, la mer était magnifique. Mon épouse et deux amis se sont installés sur des chaises longues. Le temps de me mettre en maillot de bain et de parcourir vingt mètres pour aller jusqu’à la mer avec un ami, on a entendu un premier tir.
Ce devait être cinq minutes après notre arrivée. Sans doute un calibre 22 LR. On aurait dit un pétard. Il y avait un monde fou sur cette plage à laquelle les Ivoiriens accèdent en payant. Tout le monde s’est figé un instant. Puis il y a eu un second coup de feu, du 9 mm sans doute, et là tout le monde s’est mis à courir dans tous les sens, poursuit le prince d’Orléans, ancien officier de l’armée de Terre. Il était en mission en Côte d’Ivoire lors de la crise en 2004 et par conséquent connaît bien ce pays, ainsi que l’armement. Nous avons rejoint mon épouse et nos autres amis, et sommes restés ainsi à l’abri quelques minutes. Puis, comme il ne semblait plus rien se passer, je suis reparti vers la mer pour me baigner. Et là, ça a commencé à tirer dans tous les sens. Retour aux abris. J’ai téléphoné à un ami qui, lui, se trouvait à deux hôtels de là. Je lui ai dit : « c’est chaud ici, ça tire… » Il a cru d’abord à une plaisanterie. Puis il a entendu les coups de pistolets qui résonnaient sur le mur derrière moi. Les gens couraient dans tous les sens : “partez de là, quittez…” comme disent les Ivoiriens. J’ai essayé de me renseigner, les bruits les plus fous couraient eux aussi. On nous a d’abord expliqué que c’était la police qui avait tiré en l’air pour éconduire un groupe de jeunes qui avaient tenté d’accéder à la plage sans payer, puis on nous a parlé d’un braquage, puis de trois, simultanés. Et puis on a vu des blessés, des morts peut-être, sur le sable. Et là on s’est dit qu’il fallait partir, vraiment, le plus vite possible. A ce moment-là, on entendait un tir toutes les dix ou quinze secondes. On nous tirait dessus, les balles fusaient. Le personnel de l’hôtel s’était mis à l’abri dans un bungalow tout en verre en bordure de plage. Je les ai fait sortir en leur disant qu’ils étaient fous, qu’ils allaient se faire tirer comme des lapins, que les vitres ne les protégeraient de rien… Je n’ai pas entendu quiconque crier « Allah u Akbar », ni de rafales à répétition caractéristiques des armes automatiques. Je sais les reconnaître. Je pense qu’ils avaient des armes de poing, type 9 mm ou Magnum. Ca tirait à droite, les terroristes remontaient par la plage, à pieds, et aussi par la route, en allant vers l’est, vers un hôtel plus important. On se sentait cernés. Une première fois, nous avons tenté de rejoindre notre voiture sur le parking. Mais c’était trop dangereux. On a patienté le temps que les tirs se calment un peu. Je garde en tête l’image de la patronne de l’hôtel qui tremblait contre le mur, c’était terrible, elle était au bord du malaise. Nous avons profité d’une petite accalmie pour foncer à la voiture, démarrer en trombe et filer vers Abidjan. »

Pour rappel et selon les informations, officielle l’attentat terroriste revendiqué par le AQMI au Maghreb a fait 22 morts dont deux militaires.
Un conseil des ministres extraordinaire a lieu ce lundi . Des officiels français sont attendus mardi à Abidjan.

koaci

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