Le Président ne
compte pas se donner du repos avant d’avoir réalisé ses nombreuses réformes.
Après les membres du secrétariat exécutif national de son parti, il a aussi
rencontré hier les députés de la majorité présidentielle au palais de la
République. Le chef de l’Etat a expliqué les grands axes des réformes qu’il va
présenter aujourd’hui en conseil des ministres. Il faut dire que Macky Sall va
changer en profondeur beaucoup d’aspects. Et sur la question du 3emandat,
le Président Sall a clos le débat en martelant que c’est un faux-débat. «Je n’y
pense même pas. J’ai déjà pris des engagements fermes en ce sens et je les
respecterai», a-t-il assuré.
Macky Sall poursuit ses séances d’explications. Après le
secrétariat exécutif de son parti, hier, le chef de l’Etat a rencontré les
députés de la majorité, sur qui il compte pour faire passer ses réformes.
Etaient présents à la rencontre, outre le Premier ministre-ministre d’Etat,
secrétaire général de la Présidence de la République, Mahammed Dionne, le
ministre-Directeur de cabinet Augustin Tine, le ministre d’Etat à la Présidence
de la République, Ismaïla Madior Fall et le garde des Sceaux, ministre de la
Justice, Me Malick Sall. Après avoir remercié les uns et les autres par rapport
à leur engagement pour sa réélection au premier tour, le Président Sall a
expliqué aux parlementaires membres de la coalition Benno Bokk Yakaar pourquoi
il souhaite aller vers les réformes. Macky Sall dit en effet que, parmi ces
réformes, la suppression du poste de Premier ministre, qui lui vaut toutes les
attaques, n’est dirigée contre personne. «Ma décision de supprimer le poste de
Premier ministre n’est orientée contre personne. C’est juste pour accélérer les
procédures. Répondre avec célérité et efficacité aux attentes des populations
et être beaucoup plus efficace», a fait savoir le président de la
République.
«J’ai préféré parler à la majorité avant d’amener le projet
en Conseil des ministres»
Au sujet de cette réforme toujours, le chef de l’Etat a
fortement insisté sur les missions de l’Assemblée nationale, en disant que le
contrôle de l’exécutif, les questions d’actualité, les contraintes des
politiques publiques, tout restera intact, comme avant. Macky Sall : «j’ai
préféré parler à la majorité avant même d’amener le projet en Conseil des
ministres, parce que ce moment est important dans le processus démocratique de
notre pays».
«5 ans, ce n’est pas 7 ans»
Toujours dans le mode fast-track qu’il veut imprimer à sa
gouvernance, le chef de l’Etat a dit à ses députés que le temps leur est compté
et comme il veut réaliser de grandes choses avant son départ en 2024, il faut
une plus grande diligence dans le traitement des dossiers. «5 ans, ce n’est pas
7 ans. Il faudra plus de rigueur», leur a-t-il dit. Pour Macky Sall, en effet,
la 1èreannée de ce mandat
va servir à engager les réformes et à les mettre en œuvre et la dernière année
va coïncider avec une longue période de pré-campagne. Il ne lui restera, en
réalité, que 3 ans, pour mener à bien la grande ambition qu’il a pour ce pays.
C’est l’équilibre entre les institutions qui explique les réformes
en perspective
Et d’après le Président, rapporte notre interlocuteur, les
députés doivent changer de démarche et être beaucoup plus accessibles et
efficaces dans la réponse, par rapport aux préoccupations des populations.
C’est tout le sens des réformes en perspective. Le Président a expliqué à ses
parlementaires que ce qu’il cherche à travers cette réforme, c’est de tendre
vers des équilibres entre les institutions. «Désormais, l’Assemblée nationale
ne pourra plus présenter de motion de censure pour faire tomber le
gouvernement. De même, le président de la République n’aura plus la possibilité
de dissoudre l’Assemblée nationale. Ce qui est synonyme d’équilibre», a dit le
Président aux députés.
Au sujet des élections locales qu’il a juste effleurées, il a
engagé les uns et les autres à continuer à les préparer dans la concorde.
«Un député nommé ministre retrouve son poste de parlementaire
s’il est limogé»
Parmi les réformes envisagées, le président de la République
a fait une annonce de taille. Désormais, les députés nommés ministres peuvent
dormir tranquilles. «Quand un député est nommé ministre, il retrouve son poste
de parlementaire s’il est limogé», a annoncé le chef de l’Etat. Cela existe
dans plusieurs pays, dont la France. Que devient celui qui l’a remplacé
entre-temps ? Voilà un débat qui va faire rage dans les jours et semaines
à venir.
«3emandat : on agite un faux débat, je n’y
pense pas. J’ai déjà pris des engagements fermes en ce sens»
Cette fois-ci, il semble que Macky Sall a définitivement clos
le débat sur le 3emandat agité depuis
sa réélection. Regardant droit dans les yeux ses parlementaires, Macky Sall a
totalement et définitivement écarté l’éventualité qu’il sollicite en 2014 les suffrages
de ses concitoyens. «Les gens sont en train d’agiter un faux-débat. Le 3emandat, on n’y
pense même pas. On a déjà pris des engagements fermes en ce sens et on les
respectera».
Avant le président de la République, le président de
l’Assemblée nationale Moustapha Niasse, Cheikh Seck du Parti socialiste, Ndèye
Lucie Cissé, Seydou Diouf et le Premier ministre ont pris la parole. Cheikh
Seck du Ps, Ndèye Lucie Cissé et Seydou Diouf… ont parlé au nom des sous
coalitions et c’était pour remercier le chef de l’Etat et réaffirmer leur
engagement à le soutenir et à l’accompagner dans ses réformes.
Madou MBODJ