Tange Tandian: « Nos jet-setteurs sont en réalité des cas sociaux, des mendiants… »

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Tange Tandian: « Nos jet-setteurs sont en réalité des cas sociaux, des mendiants… »

La conception des Sénégalais du terme jet‐set est aux antipodes de son sens exact. Des observateurs avertis du milieu reprécisent tout en dénonçant les dérives : prostitution, sollicitations frisant la mendicité, proxénétisme.

Avec le développement des Web Tv, le nombre de « jet‐setteurs » semble accroître. Que nenni !
« Au Sénégal, s’il en existe, il n’y a que quatre ou cinq jet‐setteurs », tranche Tange Tandian, journaliste‐people.

La journaliste‐ culturelle et blogueuse Oumy Régina Sambou, présidente de l’Association de la presse culturelle du Sénégal (Acps), renvoie à l’étymologie du terme : « Le « jet‐setteur » monte et descend dans les jets privés ». Il s’agit exactement, confirme notre confrère Fadel Lô, « de personnes privilégiées qui ont les moyens de se déplacer en jet, pour jouir de la vie, dans les quatre coins du monde, notamment des personnes assises financièrement, pour ne pas dire des milliardaires. Le « jet‐setteur » va de palace en palace. Or ici, il s’agit de personnes qui vont de soirée en soirée ».

Très catégorique, Tange qualifie ces abonnés aux soirées mondaines de Dakar de « cas sociaux, voire de mendiants ». « Les « jet‐ setteurs » sont des personnes qui vivent dans la discrétion. Ils peuvent passer la soirée à Dubaï aujourd’hui, dîner à Londres demain, se rendre à Miami le sur lendemain… Au Sénégal, ceux qui sont désignés « jet‐setteurs » ne sont même pas capables de mettre une bouteille sur leur table lorsqu’ils vont dans une boîte. Ils n’ont pas une maison à Dakar et louent des appartements meublés qu’ils ne sont même pas capables de payer ».

Quid des motivations de ces hommes et femmes épicuriens « valorisés à tort » par la presse people ? Notre interlocuteur avance que pour la gente féminine, « c’est une prostitution de luxe déguisée ». Pour la gente masculine, avance Tange Tandian, « ils passent leur temps à mendier auprès des célébrités et certaines autorités pour acheter un verre. Ils jouent aussi le rôle de maquereau pour certaines filles ».Le buzz et le paraître, nouveau miroir aux alouettes Et dans ce jeu, toutes les folies sont permises comme en témoignent certaines frasques relayées souvent par la presse.

« Il y’en a qui peuvent dépenser jusqu’à 300 000 F CFA, voire des millions de F CFA, en une soirée, car certains peuvent fréquenter trois boîtes en une nuit », confie Moustapha Diop (nom d’emprunt) tout en révélant qu’il faisait partie de ce lot. « Tous les Vsd (vendredi, samedi et dimanche), je me rendais dans deux à trois boîtes », se remémore‐t‐il, précisant avoir arrêté, depuis son mariage, la fréquentation de ce milieu qui « a perdu beaucoup de fils de milliardaires ». « Avec mes amis, on se cotisait pour nous payer une bouteille dont le prix peut aller jusqu’à 300 000 F CFA, mais certains sont capables de flamber leur héritage dans des soirées surtout quand on les chante », témoigne notre interlocuteur.

La journaliste‐blogueuse Oumy Regina Sambou justifie les excès par le paraître érigé en règle dans notre pays. « On est dans une société du paraître où plus on en fait, mieux on est perçu. Si on n’y prend garde, on a tendance à déraper en pensant que tout nous est permis », se désole la Présidente de l’Association de la presse culturelle du Sénégal.(Apcs).

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