TAS lance la cérémonie de publication de la liste de la coalition Rv/Réwum Ngor pour les élections locales, un événement marqué par la présence surprenante de….

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La ville historique de Thiés vibre ce matin avec le lancement de la cérémonie de publication de la liste de la coalition Rv/Réwum Ngor. Le leader de la coalition Thierno Alassane Sall a prononcé à l’occasion, un discours vibrant et très fourni, revisitant l’historique symbolique de la ville du Rail dans la politique et la démocratie du pays. Le président de la République des Valeurs qui a salué avec chaleur la présence surprise mais inopportune de Moustapha Diakhaté, a passé en revue les immenses écueils qui entravent l’économie nationale et le bien-être des Sénégalais, en peignant un tableau sombre de l’empreinte du régime marquée par une prédation foncière insoutenable, le pillage éhonté du trésor national, une corruption à tous les étages et une inégale application de la justice. TAS a ensuite, après s’être offusqué du maintien inique depuis deux ans, du mandat des élus locaux, présenté aux futurs élus, ce que c’est que la fonction de maire ou de représentant de collectivité territoriale. Le clou du discours salué par toute l’assistance a été la présentation du programme de la coalition Rv/Réwum Ngor qui n’a laissé aucun secteur, de la réglementation foncière, à la recherche de fonds, de l’administration légale et correcte du budget disponible à l’éducation scolaire des enfants, de la relance des activités de la culture à l’implication des associations sportives dans le développement économique, sans oublier les activités socio-professionnelles à promouvoir.

Mesdames,
Messieurs de la Presse,
Chers amis des partis et mouvements mouvements associés,

Chers camarades de RV/Réewum Ngor,

C’est pour moi un immense bonheur que de présider cette cérémonie, par laquelle la République des Valeurs et ses alliés lancent leurs listes pour les élections municipales et départementales du 23 janvier 2022.

Certains pourraient voir dans l’organisation de cet événement à Thiès une choix de cœur, de facilité ou de confort.
Ce serait oublier combien l’histoire de la cité du Rail est intimement confondue aux luttes sociales et politiques du Sénégal.

Permettez-moi à, ce propos, de rappeler un peu l’histoire.

Thiès a été le Quartier Général, le cœur vaillant des cheminots, dignes pionniers de la lutte pour les droits des travailleurs, qui ont mené une grève épique de 160 jours, du 11 octobre 1947 au au 19 mars 1948, pour dire non à l’exploitation de l’homme par l’homme.

C’est sans doute pour puiser cette énergie vitale que, deux ans plus tard, en avril 1949, ici à Thiès, le BDS a tenu son Congrès constitutif.

Oui, les voix de Mamadou Dia, de Ibrahima Sar l’intrépide leader des cheminots, de Valdiodio Ndiaye et de Léopold Sédar Senghor ont souvent retenti tout près d’ici, à la place de France. Et comme dirait Birago Diop, leurs voix ne sont pas mortes, on entend leurs murmures dans cette salle, où nous sommes réunis pour redonner souffle à l’idéal de Démocratie et de développement qu’ils ont rêvé pour nous, leurs enfants.

C’est également ici, à Thiès, le 15 septembre 1957, que des hommes et des femmes, combattants pour la liberté des peuples d’Afrique ont lancé la PAI (Parti Africain de l’Indépendance).

C’est encore ici, à Thiès, qu’en 1988 que des consciences intrépides ont lancé les premières frondes annonciatrices de la première alternance politique de notre pays.

Thiès est la ville du refus et de l’exigence patriotique.

Quand Macky Sall a voulu, il y a quelques mois, formaliser cette idée péjorative d’un prétendu Nitu Thiès, capable de trahir ses serments et de se renier au gré des circonstances, en parlant de « Mburook Sow », il a insulté le legs et l’honneur de Thiès.

Mesdames messieurs les invités,
Chers amis des partis et mouvements associés,
Camarades, frères et sœurs de la République des valeurs,

Je voudrais saluer la présence fraternelle à cette rencontre destinée en premier lieu à la Presse, d’amis et frères de valeurs.

Je voudrais distinguer en particulier un homme de cœur, de Fortitude et de conviction, vertus que nul dans ce Sénégal en perte de références, ne saurait lui contester. Je veux nommer un compagnon de lutte, Moustapha Diakhaté.

La cérémonie qui nous réunit ce jour, vise à porter à la connaissance du Public, le slogan et les couleurs sous lesquelles se présenteront aux élections de janvier 2022 les candidats de la République des Valeurs ainsi que des partis et mouvements alliés.

Il a pu paraître, en un certain moment, quand la République des Valeurs /Réewum Ngor a, en conformité avec ses valeurs premières et ultimes, fait le pari de tracer sa voie, qu’un tel choix était risqué.

La diversité des mouvements et partis engagés avec nous, dont certains sont représentés dans cette salle, prouve que la constance dans les options fondamentales n’est pas un handicap, même au Sénégal.

Les listes de RV/Réewum Ngor et des mouvements et partis alliés seront présentes partout au Sénégal.
Vous avez eu, par les interventions précédentes, un échantillon de la diversité géographique, dans le commun attachement aux terroirs et à leurs valeurs, qui caractérise nos listes.

Nous saluons les camarades qui, en ce moment, partout au Sénégal, portent l’étendard du refus de l’hégémonie des coalitions politiques qui agissent comme des cartels, veulent phagocyter les mouvements et partis dits petits, au mépris de l’idée de la démocratie participative qui doit trouver sa pleine expression durant les élections locales. C’est à une telle polarisation réductrice de notre Démocratie que les mouvements qui se sont alliés à la RV/Réewum Ngor entendent aussi s’opposer

Mesdames, messieurs des mouvements et partis alliés, merci de redonner à la fidélité à ses principes un sens.

Les valeurs et les principes ne se mesurent pas au poids des alliances ni à la taille des foules. Les Valeurs et les principes ne se comptent pas, ils se vivent, ils s’expriment par nos actes, nos choix ou nos renoncements.

Mesdames messieurs,

Les élections municipales prochaines se tiendront dans un contexte politique, social et économique sans précédent.

Jamais la démocratie n’a autant ressemblé à un jeu de dupes, à du ‘lambi Golo’. Les mandats des maires, sortis par la Constitution depuis 2019, mais maintenus, durant plus de deux ans et demi, par des lois dans le pur registre d’une République arachidière, illustre à suffisance le recul grave de la Démocratie au Sénégal.

L’avènement tant chanté de l’Acte 3, qui devait consacrer plus de démocratie à la base, a vu la spoliation foncière devenir une épidémie.

Partout la ruée vers la terre, le partage des réserves foncières sont devenues l’activité principale des édiles municipaux. Ce constat sans appel à conduit le Président de la République a faire semblant de s’en émouvoir, au point de promulguer un Décret pour limiter la propension des maires à se transformer en seigneurs de la Terre.

C’est que la gangrène de l’argent facile, de la corruption institutionnelle, a fini de se décentraliser dans la gestion des territoires, encouragée en cela par l’impunité consacrée à tous ceux qui militent du bon côté, celui de BBY.

On le voit dans l’affaire de passeports diplomatiques, où des hommes qui doivent voter les lois, s’exercent dans des activités illégales et infamantes.
Et cela n’est pas le plus grave.

Il ne se passe pas un jour sans que des plaintes de spoliation foncière ne surgissent. À Tivaouane-Peulh, à Guediawaye, à Taïba Ndiaye, dans le Kabada, partout sur le territoire national, les populations déboussolées, ne contiennent plus la colère qu’elles nourrissent à l’endroit de prédateurs sans scrupules.

Ici même, à Thiès, les réserves foncières sont presque épuisées. Et en vérité, cette rapacité boulimique n’aurait pu être systématisée sans le consentement des services de l’Etat. L’Etat, qui devait garantir et protéger les droits fonciers collectifs, est en même temps le complice, ou en tout cas le partenaire passif de tous les hommes politiques qui bradent les terres communautaires.

Comme rien ne leur est interdit, et comme ils savent qu’il n’y a pas de limite à leurs agissements, des spéculateurs confiants et arrogants, veulent même, dans certaines localités, devenir maires. Ce sont ces situations indécentes que nous avons à affronter aujourd’hui.

Le Sénégal est pris en tenaille, entre l’immoralité de sa classe dirigeante et l’absence de perspectives économiques et sociales. Tout cela est très déprimant. Ce sont les raisons qui poussent notre jeunesse, pourtant si créative, à prendre le large, quels que soient les dangers à affronter dans l’océan ou le désert. La jeunesse ne rêve plus de vivre et de construire un avenir dans notre pays. Elle veut partir. Les structures d’intégration sociales et institutionnelles traditionnelles ne fonctionnent plus correctement. Nous devons résister face à ces désastres, et briser toutes les offenses à notre ordre moral et politique.

Dans un tel contexte, les élections départementales et municipales constituent une étape importante. Pour la première fois, dans l’histoire de notre pays, les élus locaux sont restés en place au-delà de la limite de leur mandat, par la seule volonté d’un chef d’Etat qui se comporte comme un monarque. Il ne peut y avoir de démocratie mature, ni de République authentique sans une gestion qualitative des collectivités locales. Les problèmes locaux ne peuvent, très souvent, être connus que par les communautés humaines à la base. Si l’État central conserve de grandes responsabilités dans le pilotage des politiques publiques, dans les stratégies de développement, ainsi que dans la prospérité nationale partagée, je reste persuadé que les collectivités locales ont un rôle déterminant à jouer. Les départements, les villes et les communes peuvent aider les énergies à s’épanouir. Il faut plus d’audace, de compétence, de créativité, d’implication, d’influence, de probité aux personnes qui dirigent les territoires naturels.

L’éducation est l’un des enjeux urgents qu’il faut porter. Le service préscolaire qui aide les enfants à développer leurs capacités cognitives, artistiques, et qui leur permet d’accroître leur potentiel altruiste, doit être accompagné. L’école est l’espace de la République qui nous forme, qui nous donne les outils nécessaires pour affronter la complexité du monde et qui fait de nous les enfants d’une même nation. Là où nous serons appelés à diriger, nous ferons de notre mieux pour que chaque école soit un lieu de convivialité, en affectant des ressources dans la restauration des bâtiments et du mobilier, ainsi que dans l’embellissement de l’espace scolaire.
Il y a aussi la possibilité, avec les outils technologiques de notre temps, de développer des pratiques d’apprentissage à distance, en instituant des systèmes de mentorat, dans l’élémentaire et le secondaire. La RV l’a expérimenté pendant des années en offrant des cours à distance à des élèves. On portera cette expérience à des niveaux inimaginables, grâces à l’engagement des citoyens enseignants convaincus que la bataille pour le savoir est l’une des priorités d’une Nation comme la nôtre.

Nous allons aussi participer à la formation, et au renforcement des capacités des associations de femmes et de jeunes. Nous pouvons ainsi les appuyer dans l’autonomie et le leadership.

Nos marchés sont comme des chancres, abandonnés par les équipes municipales dès lors que les recettes ont été arrachées.
Or nous le voyons partout dans le monde, la technologie facilite l’action commerciale. Nous entendons également promouvoir l’innovation chez nos mécaniciens, nos tailleurs, nos menuisiers. Nous mettrons les dispositifs nécessaires afin de connecter les artisans avec le monde universitaire. Je prends l’exemple de Thiès, où les entreprises peuvent être plus efficaces et innovantes, s’il existe une passerelle entre elles et l’École Polytechnique.

Nous soutiendrons, sur le plan social, la mise en place de mécanismes pour parrainer une couverture maladie à moindre coût. Pour alléger les difficultés de certains de nos compatriotes dans l’urgence et le besoin.

Le réseau de postes de santé est la première ligne de défense des populations, pour les soins et face à la maladie. Il faut les renforcer sur le plan matériel et sur les ressources humaines de qualité. La fièvre typhoïde qui sévit actuellement aurait pu avoir moins d’impact si les TIC et les radios locales avaient été utilisés pour alerter les populations au niveau le plus proche.

Il est nécessaire de concrétiser la démocratie participative. Nous organiserons, régulièrement, des assemblées populaires pour que les citoyens viennent débattre avec les élus sur les politiques menées.
Les radios communautaires peuvent favoriser l’accès à l’information et à l’inclusion sociale. Elles doivent être utilisées pour la diffusion d’informations sur l’éducation, la gouvernance ou encore la santé.

L’accès au foncier sera transparent et démocratique. Sous ce rapport, il n’est pas admissible de voir les maires gérer, seuls, les parcelles disponibles. Chaque citoyen devrait avoir des informations sur la gestion des bandes de terres collectives. Et pour mieux gérer les recettes de nos collectivités locales, un système transparent et numérisé de reddition des comptes sera mis en place.

De même, il est possible et souhaitable d’utiliser les technologies numériques pour assurer un service d’état civil fiable, moderne et facilement accessible aux citoyens-usagers. Est-il admissible, en 2021, que la simple délivrance d’un extrait de naissance soit un casse-tête ?

La culture est le parent pauvre des politiques publiques, à l’échelle de l’Etat comme au niveau des collectivités locales. Thiès est un exemple éloquent. Ville, jusque-là connue pour son bouillonnement culturel, elle a perdu de sa superbe. Cité d’artistes, ville d’art populaire, elle est aujourd’hui une ville triste et fanée. Comme symbole de la déchéance, la fresque de Pape Ibra Tall, sur la place de France, laissée complètement à l’abandon. De même, il n’existe pas d’agenda culturel concerté porté par les municipalités de Thiès. Zulu Mbaye, Kalidou Kassé, Waa Flash, et beaucoup de grands comédiens du Sénégal viennent de Thiès, malheureusement il n’y a pas un événement culturel d’envergure organisé, à l’image du Festival de Saint-Louis.

Et pourtant, l’art donne la joie et l’enthousiasme. Et participe au rayonnement économique.

Il y a un dynamisme réel de la jeunesse sénégalaise, sur le plan culturel et sportif. C’est une énergie que tous les dirigeants, surtout ceux des collectivités locales, doivent animer. Cette énergie est à entretenir, à guider aussi, dans le sens de la construction communautaire. Les ASC constituent un atout, totalement sous-exploité, dans la possibilité du changement et du développement. Nous devons travailler avec elles, mais aussi avec les associations communautaires, les acteurs culturels, les chefs coutumiers et religieux, les mouvements sociaux, la jeunesse des quartiers, les « bàjjenu gox » et toutes les braves femmes qui se battent pour changer le visage de nos villes et de nos villages.

L’écologie est l’enjeu du siècle. Ceux qui dirigent nos municipalités en sont-ils conscients ? Ici encore, la ville de Thiès est le symbole même de cette régression impardonnable, infligée à une ville naguère verte de ses caïlcédrats royaux comme dirait Aimé Césaire. Pour notre part, nous agirons en créant des espaces de respiration, en reboisant les quartiers sur la base des expériences participatives acquises ailleurs.

Et en faisant de notre mieux pour nous inscrire dans la transition écologique et dans l’efficacité énergétique.

Chers camarades, chers alliés,

À vous mes amis, à tous mes compatriotes,

En ce qui concerne la ville de Thiès, j’entends personnellement prendre part à ce combat, en dirigeant les listes pour la ville et en participant activement à l’élection des maires dans les communes ouest, est et nord. Cette ville m’a vu grandir. C’est ici que j’ai été à l’école. Au lycée Malick Sy, j’ai participé à toutes les luttes syndicales. D’ailleurs, je dois ma formation politique et intellectuelle à la tradition de résistance de Thiès, ainsi qu’aux réseaux de militants de nos aînés du PAI, du RND, de AND-JËF, de la LD, du PIT. Je n’ai jamais rompu le cordon ombilical avec Thiès. À chaque rue me lie des souvenirs, heureux ou malheureux. Bien des maisons, bien des visages me sont familiers.

Aujourd’hui, cette ville est à la croisée des chemins. Elle est complètement déconsidérée par le clan politique aux commandes de la ville, qui s’est particulièrement distinguée par sa rapacité et son immobilisme. Nous avons le devoir de porter le combat pour la réhabilitation de cette cité. Contre toutes les régressions nous proposons un programme, qui sera réalisé avec l’ensemble des fils de la ville, qu’ils résident à Thiès ou ailleurs dans le monde. L’action de la République des Valeurs est déjà incontestable dans la ville. Tout le sait les actions que nous avons faites pour les écoles, les marchés et les associations de femmes. Si nous disposons d’un outil institutionnel, nous allons porter ces actions à un niveau plus élevé.

Ici, à Thiès, nous allons impulser la mobilisation nationale. Nous pouvons inventer des cités propres et dynamiques, par la mise en place de projets collectifs, par la création de l’en-commun.

Réewum Ngor est l’ardente obligation, le mot d’ordre. Nous n’avons pas le choix, nous devons nous battre. Alors, battons-nous avec ardeur et foi. Battons-nous pour nos couleurs. Battons-nous pour l’espoir. Je vous prédis que cela ne sera pas inutile.

 

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